Le frêne est l’arbre emblématique des haies de l’Aubrac. Sa présence linéaire bordant les murets et les parcelles est majestueuse et ses formes tortueuses soulignent son utilisation paysanne.
Les frênes sont majoritairement entretenus en arbres têtards : ce sont des arbres qui sont taillés régulièrement (suivant une révolution de 2 à 15 ans), ce qui stimule le déploiement de bourgeons dormants sur la partie du tronc conservée. Cela forme des arbres en forme de ‘’boules’’ qui peuvent aussi se creuser avec le temps et abriter une faune très diversifiée. Suivant les régions, ces arbres peuvent être appelés têtards, têtes de chat, trognes, émondes lorsqu’ils ont une forme longiligne…
La consommation de la feuille de frêne par les troupeaux, traditionnellement donnée en août et septembre, représente un apport énergétique très intéressant. Les résultats des expérimentations de l’INRAE de Lusignan montrent que sur 27 espèces d’arbres étudiés, les frênes communs « présentent un excellent profil tant pour leur valeur protéïque que pour leur valeur énergétique » (Emile et al., 2017).
Afin d’éviter l’abandon des pratiques traditionnelles, il est important de mettre en valeur la ressource que représente le bois de frêne et d’encourager des pratiques durables d’entretien des haies. Ce bois peut être utilisé notamment en litière dans les bâtiments agricoles en complément de la paille et renforce l’autonomie des exploitations.
« Le frêne têtard, un arbre au coeur des systèmes agricoles de l’Aubrac », est un document édité par le Parc et accessible gratuitement à tous, destiné à décrire l’entretiens et la gestion de ces arbres au service des élevages de l’Aubrac. Il est consultable en ligne, ou à disposition aux bureaux du Parc.
Le frêne n’en reste pas moins menacé par la chalarose, maladie fongique qui entraine des nécroses dans le houppier et jusqu’au collet de l’arbre.
L’Aubrac était jusque récemment plutôt préservé mais ces dernières années, plusieurs signes semblent attester d’une apparition de la maladie sur le territoire. Trouver des alternatives au frêne commun est un axe de travail et la diversification des essences dans les haies un second.
Des chantiers démonstratifs sont organisés pour étudier la faisabilité technico-économique d’une mécanisation de la taille et sensibiliser les agriculteurs à l’intérêt d’intégrer le frêne dans leurs stratégies d’adaptation au changement climatique.
Des chantiers ont été organisés en 2021 et 2022 avec la Chambre d’Agriculture de l’Aveyron.
Houppier : sommet de l’arbre.
Collet : pied du tronc de l’arbre.