Au fil des siècles, les événements malheureux subis par la Domerie ont conduit à des destructions et des reconstructions, mais aussi à la disparition d’éléments notoires de son architecture.
L’église Notre-Dame des Pauvres date du XIIème siècle, moment de la fondation du monastère. De style roman, elle surprend par son austérité et sa sobriété. La voûte, les murs porteurs et les ouvertures sont d’origine. La trace des ogives à l’extérieur montre le rattachement au cloître. Le clocher-tour du XVe siècle, restauré au XIXe, abrite la « cloche des perdus ». L’inscription moulée sur la cloche “Deo jubila, Clero canta, Daemones fuga, Errantes revoca, Maria”, qui signifie “Crie de joie pour Dieu, Chante pour le clerc, Chasse les démons, Rappelle les égarés, Marie”, fait bien sûr référence aux égarés spirituels. Il n’est pas à exclure qu’elle ait aussi été sonnée pour guider les personnes perdues dans le mauvais temps.
Abbaye cistercienne, Bonneval est fondée en 1147. Des bâtiments d’origine ne subsistent que la muraille ouest avec ses deux tours, une partie de la chapelle et le bâtiment de la porte d’entrée. Aujourd’hui, l’abbaye est toujours active : elle reçoit des visiteurs attirés par… le chocolat ! Ayant fait vœu de silence pour une grande majorité d’entre elles, les moniales ne font pas visiter la chocolaterie. Il est possible de visiter la chapelle, de voir une exposition sur la vie des moniales et d’accéder au magasin de vente directe de chocolats.
L’église templière au chœur roman du XIe siècle fut fortifiée pendant la guerre de Cent ans et servit de grenier refuge aux habitants du village. Au XVIe siècle, pendant les guerres de religion, elle fut pourvue de deux échauguettes.
Au-dessus de l’église, se trouve le Musée des ardoisières avec l’exposition d’une maquette du dernier site d’extraction d’ardoises et une vidéo sur l’histoire de l’église et des ardoises.
L’Eglise du Fort de Laguiole, de style montagnard, date du XVIIe siècle. Le sujet de « l’annonciation » y est présenté à plusieurs reprises, notamment à l’intérieur du porche datant du XVIe siècle.
La présence d’églises romanes remarquables doit être soulignée. La richesse de ce patrimoine religieux est intimement liée à l’importance et au rayonnement des abbayes locales ou distantes, à la ferveur religieuse de l’époque et au rôle des pèlerinages. Le Moyen-Âge a légué au territoire un nombre conséquent d’églises romanes, dont beaucoup sont inscrites ou classées « Monument historique ». On peut citer les églises romanes de Thérondels, du Cambon, de Saint-Urcize, de Nasbinals, de Verlac, d’Aurelle, etc.
A savoir : Le clocher à peigne de Saint-Urcize est typique du centre-sud de la France. Son avantage est d’être vite construit à moindre frais. Il consiste en un simple mur ajouré dans lequel logent les cloches. On les trouve sur la façade ouest, ou coiffant l’arcade à l’entrée du chœur.
Située dans un hameau, au fond d’une petite vallée, elle domine le paysage. D’époque romane et dédiée à Saint Julien, elle a subi de nombreux remaniements au cours du XVIe siècle. Elle a conservé sa chaire et quelques fresques murales. Monument Historique, elle a la particularité de posséder deux clochers : le clocher-peigne d’origine et un clocher carré, ajouté au XVIe siècle.
L’église Saint Pierre-Saint-Michel, avec son clocher à peigne, date du XIIe siècle. Dite de pèlerinage, elle est la seule à déambulatoire que possède encore la Haute Auvergne. A l’intérieur d’une des chapelles latérales, se trouve un objet exceptionnel classé Monument Historique : le Calice utilisé au cours de la messe célébrée par le confesseur de Louis XVI, l’abbé Henri E. de Firmont, à la prison du Temple, le matin de l’exécution du roi.
Bâti en l’an 1000, cet édifice roman a été remanié XVe et XVIe siècles. L’église de Thérondels abrite un joyau : le christ en bois sculpté du XIIe qui a eu les honneurs du Musée du Quai Branly pour son exposition inaugurale.
Construite au XIe et XIIe siècles, remaniée au XIVe siècle, l’église Sainte-Marie de Nasbinals est un lieu incontournable pour les randonneurs de Saint-Jacques. Église romane, elle développe un plan harmonieux de nef unique. En 1074, l’église a été donnée à l’abbaye Saint-Victor puis à la dômerie d’Aubrac.
Construit à la fin du XIIIe siècle, il s’agit à l’origine d’une tour de guet. Elle est ensuite intégrée dans les murs fortifiés du bourg et sert alors de soute à munitions. Par la suite, elle devient une prison. En 1819, elle finit par être transformée en clocher, donnant à Saint-Chély-d’Apcher une particularité : une ville dotée d’un clocher sans église et d’une église… sans clocher !
Le monastère Saint Martin, fondé au VIIe siècle, accueillait un collège de chanoine. L’édifice actuel, par tradition appelé « collégiale », date de la fin du XIe ou du début du XIIe siècle. Remanié à travers les époques, c’est aujourd’hui une belle église à l’architecture composite. Son plan à déambulatoire et chapelle rayonnante est unique en Lozère.
A quelques minutes du centre du bourg, se trouve la chapelle romane Saint Frézal, l’un des plus vieux édifices religieux de Lozère. Elle a été récemment restaurée. Le tombeau de Saint Frézal, ancien évêque du Gévaudan, est présent sous l’autel, au centre de l’abside du chœur.
L’église est l’une des rares en Rouergue à posséder des clés de voûte pendantes. Mêlant styles gothique et Renaissance, elle mérite une visite attentive. Le porche abrite, au-dessus du portail, une pietà du XVe siècle en pierre polychrome. A l’intérieur, une superbe chaire en pierre.
La première église de Marvejols date de la fin du XIIe siècle. Elle devient collégiale en 1310.
Restaurée ensuite, l’église témoigne d’un renouveau de l’architecture religieuse en France du XVIIe siècle en réaction contre la réforme. Ce n’est donc pas un hasard si, en Lozère, c’est à Marvejols, place du protestantisme en Gévaudan, que l’influence des modèles jésuites se manifeste. Malgré les ajouts et modifications du XIXe siècle, la rigueur de l’édifice de style jésuite est encore présente.