Ce jardin est né de cette question. Il a été imaginé comme un espace d’expérimentation et de rencontre, fruit d’un travail de co-création aux alentours de Saint Chély d’Apcher entre les membres du jardin partagé, une classe de BTS Gestion et Protection de la Nature, le Jardin Botanique de l’Aubrac, la mairie, le Parc naturel régional de l’Aubrac et l’Atelier Za’atar.
Ensemble, ils ont préparé, conçu et mis en œuvre ce jardin.
Avec une palette végétale inspirée de la flore locale, ce jardin se veut nourrissant à plusieurs niveaux : par la beauté de ses formes et de ses couleurs, par les saveurs de ses plantes comestibles et aromatiques, mais aussi par les liens humains qu’il tisse entre des personnes qui, souvent, ne se croisent pas ailleurs.
Ce projet est un prototype, une proposition concrète pour montrer qu’un jardin urbain peut s’ancrer dans son paysage d’origine, et faire germer une autre manière d’habiter la ville.
Appel à projet Art, culture(s) & jardin initié par le Parc Naturel Régional de l’Aubrac, réalisé avec la Communauté de communes Terres d’Apcher Margeride et la DRAC Occitanie. “Lier la conception d’un jardin potager, l’alimentation et le design culinaire, les plantes sauvages comestibles et médicinales, le bien-être et la santé” (extrait de l’appel à projet).
Partenaires & membres du projet : L’association du jardin partagé de Saint-Chély d’Apcher, Mairie de Saint-Chély d’Apcher
Jardin botanique de l’Aubrac, LEGTPA de Civergols, BTS GPN 1
Pépinière Astrance.
Le jardin se situe dans les jardins partagé de Saint-Chély d’Apcher. L’accès sera possible lors de la présence d’un membre au jardin ou sur rendez-vous auprès de Arthur Soyer au 06 42 58 91 37.
Un quizz en ligne a été réalisé par les étudiants du BTS GPN1 du LEGTPA Civergols (2025)
Le jardin « Du paysage au jardin » s’appuie sur une palette végétale pensée pour une plantation mixte mêlant espèces locales emblématiques de l’Aubrac à des plantes résilientes face aux conditions urbaines et au climat qui évolue.
Cette composition associe différentes strates végétales : plantes structurantes, accompagnatrices, couvre-sol, de remplissage et bulbes. Celles-ci dialoguent pour créer une dynamique à la fois esthétique, écologique et fonctionnelle. Voir cette communauté végétale évoluer au fil du temps et l’accompagner en tant que jardiniers, sera, nous l’espérons, source d’apprentissage, de lien au vivant, et de joie partagée.
PLANTES STRUCTURELLES
PLANTES ACCOMPAGNATRICES
PLANTES COUVRE-SOL
PLANTES DE REMPLISSAGE
BULBES / GEOPHYTES
Pour réaliser la communication et l’affichage du projet, nous avons sollicité une classe de BTS en Gestion et Protection de la Nature au LEGTPA de Saint-Chély d’Apcher. Les textes qui suivent permettent de donner une compréhension plus globale du paysage de l’Aubrac au sens large et une approche plus détaillée d’une sélection de plantes choisies pour le jardin du projet. Ces textes ont été élaborés par les étudiants. Marinette Lepage, Agathe Brosse, Clément Combemale, Emma Courtial, Marie Tual, Ronan Gastineau et Simon Laurens.
Géographie et géologie : L’Aubrac est un plateau volcanique basaltique s’étendant sur plusieurs départements (Aveyron, Cantal, Lozère). Il se caractérise par de vastes prairies, des forêts de hêtres et des rivières riches en poissons. Ces paysages ont été façonnés au fil des siècles par des phénomènes géologiques, climatiques et agricoles.
Avec une altitude comprise entre 1 000 et 1 500 mètres et un climat rigoureux marqué par de longs hivers froids, l’Aubrac est particulièrement propice à l’élevage, notamment bovin.
Le pastoralisme sur les plateau de l’Aubrac est ancien :
Les prairies et paysages que nous connaissons ont donc été façonnés par des siècles de déboisement et de pâturage, qui ont permis de transformer des forêts en prairies, et de maintenir ces dernières.
Les prairies de l’Aubrac ont été et restent au cœur de la culture locale. Elles nourrissent les troupeaux et sont essentielles pour la production de fromages typiques comme le Laguiole. L’ensemble de plantes aux composés aromatiques comme la cistre, la flouve odorante, l’achillée millefeuille et les thyms jouent sur le goût des fromages et des viandes.
L’Aubrac est aujourd’hui un terroir riche en traditions pastorales, avec des fêtes et des événements qui célèbrent l’élevage et la culture locale comme les transhumances.
Avec la modernisation de l’agriculture et de l’élevage, les prairies de l’Aubrac ont vu leurs pratiques évoluer. L’industrialisation de l’agriculture a eu un impact sur les méthodes de production, mais la région conserve encore une agriculture traditionnelle, avec un fort accent sur la qualité des produits locaux et la préservation des paysages.
Les prairies sont également devenues au fil du temps une destination touristique pour les visiteurs sensibles au patrimoine naturel et culturel de l’Aubrac. Plusieurs sites du plateau de l’Aubrac sont marqués comme site Nature 2000 ce qui permet d’encourager les éleveurs à maintenir des pratiques extensives.
Les prairies de l’Aubrac racontent donc l’histoire d’une région de montagne, façonnée par des siècles d’élevage, de traditions agricoles, empreinte aujourd’hui de la volonté de s’adapter aux défis modernes de préservation et de développement durable.
Narcisse jaune ou jonquille (Narcissus pseudonarcissus)
Le narcisse jaune (Narcissus pseudonarcissus), typique de l’Aubrac, est apprécié pour ses fleurs jaunes qui apparaissent au printemps. Attention, il est toxique si ingéré. Utilisé comme plante ornementale dans les jardins et aménagements paysagers, il est également mellifère, produisant du nectar dans ses feuilles et attirant les abeilles et autres pollinisateurs.
Narcisse des poètes (Narcissus poeticus)
Présent dans les prairies fraîches à humides, elle y fleurit au printemps (mai-juin), formant de vastes tapis blancs caractéristiques de l’Aubrac. Le narcisse des poètes a des propriétés sédatives mais sera toxique si elle est ingérée telle quelle. est est plutôt récolté pour un usage en parfumerie ou en cosmétique.
Anémone pulsatille (Pulsatilla vulgaris)
Cette pulsatille est une petite vivace très rustique adorant les sols secs. Sa floraison printanière est violette à centre jaune. Plante alpine qui peut garnir un jardin de rocaille, elle résiste bien au froid intense et à la sécheresse. Elle est conseillée pour chasser les migraines, elle calme les tensions nerveuses, l’oppression thoracique et aide lors d’insomnies. Il est fortement recommandé de sécher les fleurs et les feuilles avant d’utiliser l’anémone pulsatille afin de neutraliser sa toxicité.
L’Armérie des sables (Armeria arenaria)
On peut la retrouver sur des milieux ouverts au sol pauvre et bien drainé, souvent acide. Elle a comme propriétés médicinales d’avoir un rôle antiseptique, antibactérien… En cas d’ingestion, elle peut provoquer des troubles digestifs. Elle peut représenter un danger de toxicité si elle est mal dosée lors de son utilisation médicinale.
Oeillet du granite (Dianthus graniticus)
Ses usages traditionnels depuis l’Antiquité sont principalement ornementaux et symboliques, offerts en signe d’amour et de respect. Aujourd’hui, il est cultivé dans les jardins pour sa floraison importante et son doux parfum.
Ses fleurs parfumées attirent de nombreux insectes pollinisateurs. Elle aide aussi à limiter l’érosion et à stabiliser les sols, et c’est une espèce indicatrice de milieux naturels préservés.
Achillée millefeuille (Achillea millefolium)
Utilisée depuis l’Antiquité, cette plante doit son nom à Achille, qui l’employait pour soigner les plaies grâce à ses propriétés hémostatiques, digestives et anti-inflammatoires. Infusée, elle soulage troubles menstruels et digestifs. Aujourd’hui, elle reste prisée en phytothérapie et cosmétique pour ses vertus apaisantes. Mellifère, elle attire les insectes butineurs et aide à stabiliser les sols.
Knautie des champs (Knautia arvensis)
La scabieuse des champs (Knautia arvensis) est une plante appartenant à la famille des caprifoliacées. Elle est présente dans les milieux ouverts et ensoleillés, notamment sur l’Aubrac, où elle contribue à la biodiversité territoriale. On la retrouve dans les prairies naturelles, les pâturages et en bordure des chemins, préférant les sols relativement secs et légèrement acides.
Le Thé d’Aubrac (Clinopodium grandiflorum)
Utilisée depuis l’Antiquité pour ses vertus médicinales, cette plante est aujourd’hui reconnue pour soulager spasmes, ballonnements et maux de tête en infusion. Son nom commun provient de son utilisation en guise de tisane à base de feuilles séchées, cependant la plante ne contient pas de théine. Le thé d’Aubrac sert aussi à fabriquer liqueurs, glaces et divers produits aromatiques, y compris des pâtes à tartiner.
Bleuet des montagnes (centaurea montana)
Cette plante vivace aime particulièrement les zones ensoleillées. La centaurée des montagnes est une grande habituée des jardins d’altitude. La centaurée des montagnes possède des vertus médicinales. Ses fleurs peuvent être notamment utilisées pour ses propriétés digestives. Elles sont comestibles ; séchées, elles peuvent agrémenter quelques thés…
Thym Serpolet (Thymus serpyllum)
Déjà prisé par les Grecs et les Romains pour ses vertus médicinales et antiseptiques, il servait notamment à soigner les infections respiratoires et digestives, ainsi qu’à purifier l’air dans les temples et les habitations. Depuis le Moyen-Âge, il est utilisé en cuisine pour relever les plats. Aujourd’hui, il est utilisé en phytothérapie ainsi qu’en aromathérapie. Il joue un rôle essentiel en attirant les pollinisateurs grâce à son parfum, et contribue à la stabilisation des sols secs et superficiels.
Coquelourde des Jardins (Silene coronaria)
Utilisée en médecine populaire pour ses propriétés diurétiques, elle apaise les irritations cutanées et sert de colorant végétal. Historiquement ornementale, elle reste prisée en horticulture. Mellifère et résistante, elle soutient les pollinisateurs et stabilise les sols.
Carotte de Lune (Seseli gummiferum)
Utilisée en médecine chinoise contre la toux et les troubles respiratoires, cette plante est aussi un tonique général contre la fatigue. Ses racines sont comestibles. Aujourd’hui, elle est prisée en phytothérapie pour ses bienfaits et intégrée à certains cosmétiques pour ses propriétés hydratantes. Espèce pionnière, elle stabilise les sols, lutte contre l’érosion et constitue une source de nourriture pour de nombreux insectes, animaux et pollinisateurs.
Ail des Montagnes (Allium lusitanicum)
Allium lusitanicum, comme d’autres Alliacées, attire abeilles, bourdons et papillons. Il contient de l’allicine, un répulsif naturel contre certains herbivores, favorisant ainsi la biodiversité. Ses feuilles et bulbes, au goût doux et piquant, s’utilisent en cuisine. Il est aussi reconnu pour améliorer la circulation sanguine et lutter contre les infections. Ses fleurs sphériques, très décoratives, sont prisées en jardinage.
L’Arnica des montagnes (Arnica montana)
Depuis le Moyen Âge, l’arnica est utilisée pour soulager contusions, ecchymoses, douleurs musculaires et articulaires, grâce à ses propriétés anti-inflammatoires. En excès, elle peut être toxique. Aujourd’hui, on la trouve sous forme de gels, baumes, granules, huiles de massage et soins cosmétiques. Plante indicatrice de milieux préservés et mellifères, elle stabilise les sols et nourrit certains herbivores sauvages.