La floraison ayant tout juste démarré, les membres du jury ont parcouru les 8 parcelles en concours, des Salces à Saint Urcize, pour déterminer “la plus belle prairie à narcisses” pour ses qualités en termes à la fois de biodiversité, de production de fourrage pour l’élevage, et de capacité à produire ces fleurs à parfums.
“L’intérêt de ce concours est de valoriser les pratiques agricoles qui favorisent ce type de prairies dans l’équilibre global d’une exploitation d’élevage” explique Ugolin Bourbon-Denis, chargé de mission Agro-environnement au Parc. “Certaines parcelles sont conduites pour produire du fourrage en quantité. D’autres, comme celles des narcisses, doivent être très peu amendées et fauchées tardivement. Elles produisent donc moins de fourrage, mais ont de multiples qualités : espèces diversifiées et très appétentes pour les vaches, plantes résilientes, qui restent vertes et ne se gâchent pas vite, prairies riches en biodiversité et favorables aux pollinisateurs,…”
“C’est du foie gras pour nos vaches” rigole Marilyn Salles, éleveuse au Buisson qui présente une parcelle de 11 hectares près du Lac de Saint Andéol. “Nous sommes très fiers d’avoir cette prairie. Après la récolte des narcisses, nous faisons une fauche tardive en juillet, avant d’y amener nos vaches jusqu’à l’automne. Le foin produit ici est d’une grande richesse, il est fin et reste vert longtemps”, explique-t-elle.
Cistre, pimprenelle, graminées, séneçon, renouée, renoncules, anémone, reine des prés, violettes… les botanistes identifient et comptent le nombre d’espèces différentes. 45 ici, plus de 60 dans une autre parcelle, “la diversité est incroyable”. A Nasbinals, Pierre Serres présente une parcelle où le narcisse est récolté depuis plus de 30 ans. “Notre ferme est autonome en fourrage, donc sur cette parcelle, nous cherchons à produire de la qualité”, explique-t-il. “Pas de pâturage au printemps. Du lisier seulement tous les 2 à 3 ans.” “L’Aubrac produit une grande quantité de narcisses grâce aux pratiques favorables des éleveurs” commente Christophe Sireyjol, directeur de l’usine IFF à Aumont-Aubrac. “Nous récoltons entre 10 et 100 tonnes en fonction des conditions météo de l’année. Avec 1500 kg de narcisses, nous produisons 1 kg d’absolu que nous vendons à de grandes maisons pour la fabrication de parfums. Nous récoltons les narcisses auprès d’une centaine d’agriculteurs et de cueilleurs, et nous pouvons en accueillir plus. Les agriculteurs sont libres de gérer leurs parcelles, nous leur indiquons les pratiques favorables aux narcisses et nous nous occupons de la récolte” termine-t-il.
La remise des prix aura lieu lors de l’ouverture du festival Phot’Aubrac, puis le lauréat participera au concours national lors du Salon de l’agriculture en février 2026 à Paris.
Organisateurs : Parc naturel régional de l’Aubrac et Service Natura 2000 de la Communauté de Communes des Hautes terres de l’Aubrac.
Les partenaires et membres du jury : Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie, Chambre d’agriculture de Lozère, Sciences Nath’en Aubrac, Association française des cueilleurs professionnels et la société International Flavors and Fragrances (anciennement Sadev).