L’oiseau emblématique des gorges de la Truyère fait l’objet d’un suivi régulier par les animateurs du site Natura 2000. Chaque année, la vingtaine de nids connus sont discrètement observés pour compter le nombre de jeunes oiseaux qui s’y développent.
Le circaète Jean-Le-Blanc, de son joli nom, est un oiseau migrateur qui passe l’hiver en Afrique et reviens chaque année, mi-mars, dans le même territoire pour se reproduire. C’est une espèce protégée qui se porte bien dans les gorges de la Truyère. Il se nourrit principalement de reptiles, il est d’ailleurs reconnaissable en vol lorsque l’on distingue un serpent pincé dans son bec. Mais les reptiles, animaux à sang froid, hibernent jusqu’au retour des jours plus chauds… qui peuvent être parfois bien tardifs en Aubrac. Que mangent les circaètes de mars à mai ?
Les connaissances sur l’espèce indiquent qu’il apprécie aussi les petits oiseaux, les taupes et les campagnols. Pour mieux connaître le menu du circaète des gorges de la Truyère, le Parc naturel régional de l’Aubrac a conduit en partenariat avec l’Association naturaliste de l’Est Cantal une expérimentation nouvelle. Avant le retour des circaètes d’Afrique pour éviter tout dérangement, les naturalistes ont posé des pièges photographiques à proximité de deux nids connus.
Résultat ? Inattendu ! Très peu de photos de repas de circaète n’ont été prises dans ces deux nids, les oiseaux ayant décidé de s’installer ailleurs. Par contre, c’est toute une galerie photo d’espèces diverses qu’ont fourni les appareils lors de leur relevé à la fin de l’automne : passereaux, hibou moyen duc, engoulevent d’Europe, genette commune, martre des pins et hibou Grand-duc. Un ballet d’opéra “Truyère sauvage”.
Certaines espèces ne font qu’un passage, d’autres sont de vrais prédateurs pour les oisillons. Cette observation inattendue a donc conduit les naturalistes à expliquer certains échecs naturels de reproduction du circaète.