Rivières

10 octobre 2022

Préservation de l’Argence et de la Selves, le premier programme de travaux se termine

Rieutort avant travaux - PNR Aubrac
Le Rieutort, affluent de l'Argence Morte, avant intervention. PNR Aubrac
Rieutort après travaux - PNR Aubrac
Le Rieutort après travaux. Un point d’abreuvement et des clôtures ont été installés. PNR Aubrac

L’Argence Vive, l’Argence Morte, la Selves et le Selvet sont des cours d’eau dont les actions de préservation ont été confiées au Parc naturel de l’Aubrac dans le cadre d’une délégation de maîtrise d’ouvrage de la Communauté de communes Aubrac Carladez et Viadène. Démarré en 2015, un premier programme de travaux pour améliorer la qualité de ces cours d’eau et limiter le risque d’inondation se termine en 2022, l’occasion de faire un bilan avant le lancement d’un nouveau programme.

70 arbres ont été plantés en bord de rivière, 473 arbres à risques ont été abattus ou recépés, c’est-à-dire taillés pour leur permettre une repousse plus saine. 161 m3 d’embâcles ont été enlevés. Ces amas de branches entravant le passage de l’eau sont parfois bons pour le fonctionnement de la rivière. Mais lorsqu’ils sont trop volumineux, ils augmentent le risque d’inondation. 38 km de clôtures ont été posés pour protéger les berges, 230 points d’abreuvement installés et 87 passages à gué stabilisés. Au total, ce sont 55 km de berges qui ont été aménagés. Les travaux, financés par l’Agence de l’Eau, la région Occitanie, le département de l’Aveyron et la Communauté de communes, ont concerné près de 100 éleveurs.

“L’important, c’est de ne pas laisser le sable ou la terre s’accumuler et se tasser au fond des cours d’eau, ce qui provoque ce qu’on appelle le “colmatage des rivières”, explique Cloé Garrel, Chargée de mission Eau et milieux aquatiques au Parc naturel de l’Aubrac. “Si le lit de la rivière est colmaté, les micro-organismes s’y développent difficilement alors qu’ils sont le premier maillon de la chaîne alimentaire. Autre exemple, les truites ont du mal à fixer leurs œufs sur un fond ensablé, or elles sont une espèce bio-indicatrice : quand elles sont présentes, c’est le signe que la rivière est en bonne santé. Ce sable provient en majorité de l’érosion des parcelles et du piétinement des berges par les troupeaux. Nous coordonnons toute une série de travaux pour limiter cette érosion en posant des clôtures le long des berges et en aménageant de points d’abreuvement. C’est également important de favoriser la ripisylve, c’est-à-dire la végétation présente sur les berges pour que les rivières restent à l’ombre, que l’eau reste fraîche et pour tenir les berges. Au final, toutes ces attentions sont nécessaires pour maintenir la qualité de nos rivières à la fois pour notre approvisionnement en eau potable et l’abreuvement des troupeaux, mais aussi pour la pêche, la baignade et tous les usages de la rivière.” 


Comme l’a préconisé le Parc dans sa Charte, ces rivières sont gérées à l’échelle du bassin versant par une commission qui réunit l’ensemble des acteurs concernés. Le Parc offre également un service de conseil aux riverains dans leurs projets d’aménagement auprès des rivières.