C’est comme une seconde vie qui s’offre aux burons de l’Aubrac, à travers les 13 soirées festives organisées par le Parc naturel régional de l’Aubrac.
Ils étaient nombreux à en témoigner, ce lundi 26 mai au Buron du Théron de Montorzier : propriétaires de burons, élus, artistes… Tous réunis sous l’égide de Monique Fournier qui préserve et fait vivre ce petit coin de paradis dans un écrin de prairies. Tous venus présenter le programme de l’édition 2025, et témoigner de leur attachement à ces lieux emblématiques de la montagne d’Aubrac, qui font remonter les souvenirs d’enfance.
“C’est la troisième Nuit des Burons que nous organisons ici, la première rendait hommage à mon oncle, dernier buronnier de l’Aubrac. C’était une très belle soirée, dans le partage, très conviviale” raconte Monique Fournier. “Les Burons sont le patrimoine de nos parents, de nos grands-parents, des transhumances… Les Nuits des Burons leur donnent à la fois une seconde vie et une reconnaissance de cette histoire” partage avec joie Marc Guibert, vice-président du Parc. “Les Burons des Enguilhens avaient participé aux toutes premières Nuit des Burons, le jour de la signature du décret de création du Parc naturel régional de l’Aubrac !” se souvient Geneviève Gasq-Barès, maire de Condom d’Aubrac. “Les habitants de Condom sont très attachés à ces Burons qui appartiennent à la commune” poursuit-elle. “Ces Nuits des Burons continuent à faire vivre nos montagnes” raconte Bernard Bastide, président du Parc. “Quand je viens ici, au Buron de la famille Fournier, les souvenirs d’enfance remontent. On venait manger de l’aligot, faire la fête au son de l’accordéon… J’y suis très attaché. Aujourd’hui, tous les burons ne sont pas par terre, il faut encourager les restaurations, trouver des solutions, se remonter les manches. Le territoire se fait avec tout le monde.” Propriétaire du Buron du Puech Ibers, Daniel Bernié témoigne : “Ce buron, nous l’avons complètement remonté. Aujourd’hui c’est notre outil de travail puisque nous affinons dans sa cave les fromages que produit mon fils.” Daniel et son fils participent tous les ans aux Nuits des Burons en venant y proposer leur aligot. “Les Nuits des Burons ont contribué à renouveler l’attention portée à ces lieux” rapporte Laurent Joyeux donnant suite aux propos échangés avec André Valadier.
“Depuis 8 ans, on se rend compte à quel point les Nuits des Burons ont su fédérer autour d’elles les habitants, les propriétaires, les associations locales… Ces partenariats ont donné une certaine envergure à ces RDV, à ces lieux emblématiques, qui participent à faire vivre des liens entre vallées et plateau” analyse Jean-Pierre Kircher, élu à Saint Pierre de Nogaret et référent Culture au Parc.
“Cette édition a été créée avec les habitants de l’Aubrac, à travers une grande diversité de partenariats locaux” explique Laurent Joyeux, chargé de mission Culture au Parc et cheville ouvrière des Nuits des Burons. “Ce qui me plaît, c’est qu’il y a une vraie émulation dans la création du programme, beaucoup d’initiatives du territoire, les gens m’appellent, me font des propositions… C’est tout un territoire qui se mobilise pour fêter les Burons”.
De juin à septembre, les Burons de l’Aubrac s’animeront aux sons éclectiques de la musique traditionnelle festive, d’un ensemble vocal, d’un cabaret surprise, de poésie, de théâtre, d’électro, de groupes folkloriques et de fanfares… “Je suis éblouie par la programmation de cette année” s’exclame Marie-Philippe de Beauregard, propriétaire d’un gîte bénéficiaire de la marque Valeurs Parc.
“C’est important qu’ils continuent à vivre, il faut encourager tout le travail autour de nos burons” insiste Jean-Paul Peyrac, propriétaire du Buron d’Alte Test qui accueille chaque année les jeunes musiciens du Conservatoire de musique de l’Aveyron. “On joue jusqu’à ce qu’il fasse vraiment trop nuit et trop froid” raconte en souriant Franck Andrieu, professeur de musique, “on s’éclate bien, c’est toujours un très bon moment”. “Ces paysages sont une scène merveilleuse” acquiesce Clara Madec, conteuse et musicienne, “ils font résonner les histoires que l’on raconte”. Yves Portefaix, musicien du groupe tRaucatèrme, est enthousiaste. “Je suis très content de participer pour la première fois. Je fais une musique qui se joue des frontières, à la fois occitane et rock, traditionnelle et moderne”. Comme les burons, finalement.
Le Parc naturel régional de l’Aubrac travaille également sur la restauration des burons. “L’enjeu est tout à la fois de permettre une nouvelle vie pour ces lieux patrimoniaux tout en conservant la qualité paysagère de ces espaces d’estives” explique Nicolas Leblois, chargé de mission Paysages et patrimoine bâti au Parc. Depuis plusieurs années, le Parc a engagé un travail de concertation avec les Unions Départementales de l’Architecture et du Patrimoine, les Directions départementales des Territoires, les Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement des trois départements pour harmoniser l’interprétation de la réglementation sur ce qu’il est possible de faire ou pas lorsque l’on restaure ce type de bâti très particulier. Une vision partagée à l’échelle du massif de l’Aubrac a permis la rédaction d’un guide de recommandations précisant les aspects réglementaires, l’esprit des burons et les bonnes pratiques de restauration. Il sera publié dans l’été.
Les porteurs de projets peuvent contacter Nicolas Leblois, chargé de mission Paysages et patrimoine bâti au 07 57 68 48 63.